Le solde naturel de la population, à savoir la différence entre les naissances et les décès, n'a jamais été aussi bas depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Comme le dit l'UNAF – l'Union nationale des associations familiales – , les familles ont de moins en moins confiance dans l'avenir et leur existence quotidienne se dégrade. C'est vrai, depuis 2015, de nombreuses mesures ont malmené les familles. Je pense aux atteintes portées au quotient familial et aux allocations familiales ou à la réforme du congé parental, décidées par le Gouvernement précédent. Je pense aussi aux mesures que vous avez prises, en baissant la prestation d'accueil du jeune enfant ou en ne revalorisant pas les prestations familiales proportionnellement à l'inflation.
La politique familiale est ainsi remise en cause dans ses fondements mêmes alors qu'elle faisait consensus depuis la Libération, en considérant chaque enfant comme une richesse pour notre pays. Ces mesures, qui touchent tout particulièrement les classes moyennes et défavorisées, auront à terme des conséquences désastreuses sur le financement de notre protection sociale et de nos retraites.
L'adoption de certaines lois, ces dernières années, a aussi remis en cause la famille en tant que cellule de base de notre société. Les propositions de notre collègue Jean-Louis Touraine, si elles devaient être adoptées lors de la prochaine révision de la loi de bioéthique, franchiraient de nouvelles lignes rouges que nous n'accepterons pas.
Enfin, n'est-il pas révélateur qu'à aucun moment, la Lettre aux Français du Président de la République ne fasse référence à la politique familiale ni même à la famille ?
Monsieur le Premier ministre, quand referez-vous enfin confiance aux familles pour préparer l'avenir de notre pays ?