Je trouve plutôt sain que le collège du Conseil supérieur de la magistrature s'enrichisse de personnalités extérieures, et votre parcours au service de l'État et de la République, votre profil d'honnête homme, au sens classique du terme, me semblent, à ce titre, intéressants.
Je voudrais vous interroger sur l'éventuel engagement politique des magistrats. Actuellement ambassadeur en Espagne, vous avez souligné, en réponse au questionnaire qui vous a été soumis, qu'il est là-bas aujourd'hui strictement interdit aux magistrats d'appartenir à un parti politique. Vous expliquez cette conception très stricte de l'indépendance par des raisons historiques, liées en particulier au passé franquiste de l'Espagne.
Quel regard portez-vous sur l'engagement politique des magistrats en France et sur les interrogations que suscitent parfois les déclarations publiques de telle ou telle organisation syndicale – on se souvient notamment que, lors de l'élection présidentielle de 2012, un syndicat de magistrats avait expressément appelé à voter contre le Président de la République sortant ? Comment réagirez-vous face à de tels comportements, si vous exercez des fonctions au sein du CSM ?