En ce début d'année, au nom de l'ensemble de mes collègues du groupe Les Républicains je présente tous mes voeux à la présidente et à l'ensemble de ses collaborateurs ainsi qu'à tous les membres de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire. « Aménagement du territoire » : ces mots qui figurent après ceux de « développement durable » n'en sont pas moins importants, et je vous remercie, madame la présidente, d'avoir organisé cette table ronde, l'aménagement du territoire étant un élément sensible, constitutif de notre pays. Nous sommes un vieux pays et nous ne supporterions pas d'avoir, comme dans les États un peu plus récents, des espaces vides entre deux métropoles. Nous avons en effet besoin de territoires bien vivants et qui contribuent à faire la France. D'ailleurs, nous sommes fiers de la France des territoires.
Évidemment, cette rencontre est un peu en écho à la fracture territoriale qui, si elle ne date pas d'aujourd'hui, est très prégnante actuellement, comme nous le rappelle une partie des Français. La France périphérique a un sentiment d'abandon. Cette France périphérique n'est pas que rurale : c'est aussi la France des quartiers, des petites villes, la France ultramarine. On a l'impression en cet instant que tout ce qui ne brille pas sous les ors de la métropole ne trouve pas d'écho dans les responsabilités nationales.
Peut-être sommes-nous arrivés à la fin d'un processus qui a débuté avec la « XXLisation » de l'ensemble de nos structures. Les régions sont devenues énormes, de même que les cantons ruraux, les départements ont perdu des compétences alors que leur géographie n'a pas été modifiée. Quant aux communautés de communes – les « com'com'», comme on dit – à peine étaient-elles constituées qu'elles ont dû s'agrandir une première puis une deuxième fois, et les communes nouvelles font disparaître deux cents ans d'histoire dans un secteur en seulement deux petites délibérations…
Qui plus est, cette perte de repères préoccupante s'accompagne d'une chute de la démographie dans certains territoires. Les résultats de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publiés hier ont bien montré quelles étaient les difficultés dans les territoires français. Une partie des Français s'en inquiète, particulièrement ceux qui se heurtent à de sérieux problèmes de mobilité. Dans notre pays, c'est un peu comme la notion d'espace-temps en physique quantique… En zone rurale, l'espace est immense alors que le temps n'est pas si différent de la métropole. Trente kilomètres, cela paraît énorme, tandis que trente minutes, cela paraît raisonnable. Il est important de retravailler sur la question de la mobilité et de ne pas accroître les problèmes avec des mesures telles que la limitation de la vitesse à 80 kilomètresheure ou l'augmentation des taxes sur les carburants qui pèsent sur ceux qui sont loin, mais pas nécessairement en termes de timing.
Pensez-vous que cette fracture des territoires pourra être réduite avec la capacité numérique dont les uns et les autres avez fait état dans vos interventions ?