Je tiens tout d'abord, au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, à vous présenter tous nos voeux.
Avec cette table ronde sur l'accès aux services publics, on est au coeur du débat avec une présence très hétéroclite – entre La Poste et les finances publiques, il y a un monde – et incomplète. Vous allez donc bien évidemment faire l'objet de quelques remarques, parfois désagréables, de ma part (Sourires), qui renvoient à la question majeure posée par ma collègue du groupe du Mouvement Démocrate et apparentés : qu'entend-on aujourd'hui par services publics ?
Au-delà d'une logique de restriction et de concentration qui se vit au jour le jour sur le territoire, se pose, bien au-delà de la question des moyens, souvent évoquée, la question de la dissolution de la culture publique, de ce qu'est le service public. La culture du service public a largement perdu du terrain, d'abord en raison d'une politique systématique d'attaques et d'atteintes majeures au statut de la fonction publique, qui provoque naturellement une perte de repères chez les agents sur le terrain, particulièrement chez ceux qui sont les plus éloignés des garanties et des enjeux propres au service rendu, face à des usagers exprimant une demande sociale croissante et protéiforme – ce qui renvoie à des questions de méthode, celle de la transition numérique par exemple, mais également à des questions de fond, des problèmes du quotidien.
Si nous auditionnons aujourd'hui les représentants de services très importants au quotidien, techniques mais ô combien légitimes dans la vie des Français, nous n'avons pas ou peu en face de nous des services publics qui engagent l'avenir propre à la personne, l'intégrité physique, morale, sociale de nos administrés : je veux parler de l'emploi, de la santé, de l'éducation ou encore de la sécurité, eux aussi marqués par ce phénomène de retrait. Mais cela exigerait évidemment d'y consacrer beaucoup plus de temps.
Mais surtout, mesdames, messieurs, et ce sera ma conclusion : faites le travail pour lequel vous êtes mandatés. Je découvre dans la revue de presse que je viens de recevoir : « Des facteurs inspectent les gares TER ». Cela fait rire tout le monde… C'est une nouvelle initiative de La Poste. Je leur souhaite bon courage, quand je pense à l'heure à laquelle les élus locaux doivent se lever pour réussir à joindre les services de la SNCF et faire réparer un carreau cassé !