Même l'administration pénitentiaire s'y met aujourd'hui. Je constate que des syndicats, regroupant une majorité de syndiqués, s'organisent pour lancer, potentiellement, un nouveau mouvement de grève.
Pourquoi sont-ils mécontents même dans l'administration pénitentiaire, alors que nous sommes censés construire 7 000 places de prison ? Parce que ce n'est pas ce qu'ils souhaitent ; ce n'est pas ce qui est souhaitable. Parce que cette somme de 1,7 milliard d'euros mise dans la construction pourrait servir à financer uniquement l'embauche du nombre de magistrats suffisants, du nombre de greffiers suffisants, du nombre de surveillants pénitentiaires suffisants – avec le régime indemnitaire et la grille indiciaire qui vont avec. Finalement, ce budget n'est en hausse que par la construction de places de prisons. Or nous avons besoin, vous le savez bien, d'un double mouvement de déflation carcérale et de déflation pénale.
Il s'agit également d'un texte de déshumanisation de la justice, non pas uniquement du simple fait de l'utilisation du numérique, mais parce qu'elle sert à réduire le nombre de magistrats. Votre objectif est en effet d'obliger les usagers à recourir à ce système, faisant en sorte que, dans un certain nombre de procédures, on ne puisse plus passer que par le numérique.