À l'instant précis où le Président écrit aux Français qu'ils doivent déterminer le niveau de service public qu'ils souhaitent, vous nous demandez de réduire ce niveau dans le champ de la justice. Quel mépris ! J'entends cela partout en France, comme à Douai, chez mon collègue, Alain Bruneel.
De deux choses l'une : soit le débat n'est que du pipeau, comme on dit chez moi ; soit vous n'avez pas mesuré la contradiction majeure entre la lettre du chef de l'État et cette réforme, et dans ce cas, l'histoire n'est pas jouée.
Madame la ministre, vous possédez cette expérience des procès dont le cours bascule soudainement, balayé par une circonstance nouvelle, extraordinaire. Cette circonstance se présente à vous : c'est ce grand débat, et la promesse qu'il ne serait pas à ranger au rayon des manoeuvres ; c'est la crise qui secoue notre République, cette crise qui, sur fond jaune, additionne le blanc, le noir, le rouge, le bleu du grand arc-en-ciel de la France qui manque, de la France qui doute de sa démocratie représentative.
Je fais le rêve que, soudainement, votre projet de loi soit balayé par cette circonstance extraordinaire et que vous deviez le ranger dans les tiroirs du pouvoir.
C'est la raison pour laquelle le groupe de la Gauche démocrate et républicaine votera sans ambiguïté contre ces textes.