Il y a un an, le CSA révoquait Mathieu Gallet, PDG de Radio France, à la suite d'une condamnation en première instance pour favoritisme. Il n'en fallait pas plus pour relancer la polémique sur l'indépendance du CSA, qui n'avait pourtant de choix qu'entre deux options : l'une pouvant être taxée de laxisme, l'autre de complaisance envers le pouvoir politique. Cette suspicion sur l'indépendance du CSA n'est pas nouvelle. En 1982, dès la création de son ancêtre, la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, par François Mitterrand, les premières accusations de dépendance de l'instance ont émané de la gauche, avant de revenir périodiquement, sur tous les bancs politiques, au gré des alternances, ou dans la société civile.
La transformation de la Haute Autorité en CSA en 1989 n'a pas beaucoup changé cet état de fait. La procédure de nomination de ses membres, répartie entre le Président de la République et les présidents des assemblées, n'est pas étrangère à ces contestations. Ce doute sur l'indépendance du CSA revêt aujourd'hui cependant un caractère particulier, en s'inscrivant dans un climat de défiance généralisée. Tout devient suspect et hystérisant. Une boulangerie explose : la Toile crie au complot ; un journaliste formule une analyse qui déplaît : il est au service des élites ; la police mène une perquisition dans le cadre d'une enquête : une manipulation pour sûr ! Le problème de ces délires, c'est qu'à force de répétitions, ils minent les fondements mêmes de notre démocratie. Il devient urgent de rétablir le lien de confiance entre le citoyen et les institutions, le citoyen et les médias, le citoyen et la démocratie.
Selon vous, comment la réforme de l'audiovisuel peut-elle renforcer la confiance dans l'indépendance du CSA, donner au CSA un rôle accru dans la lutte contre les fausses nouvelles sur internet, rétablir la confiance dans la fiabilité de l'information télévisée et radiophonique ou encore rendre compatibles l'ère de l'information en continu et la qualité du travail journalistique ?