L'équilibre de ce texte est très délicat, tout le monde en convient. Il faut éviter à la fois de faire de l'angélisme et de stigmatiser les forces de l'ordre. Nous sommes extrêmement sensibles à cet aspect des choses. Nos concitoyens attendent qu'il n'y ait plus de chienlit dans ce pays et cela nous va très bien. Le problème est que rien n'est prêt. Sacha Houlié vient de le dire : comme il fallait un véhicule, on garde celui-là mais on vide tout ce qu'il y a dedans. On se demande s'il y a un pilote ou s'il s'agit d'un objet connecté.
Ce qui est certain, c'est que la majorité et le Gouvernement sont un peu déconnectés des attentes. Nous allons adopter un texte qui se rit du Parlement et du travail nécessaire en commission. J'avoue en concevoir un certain dépit. Ce n'est pas respectueux de la façon dont on doit travailler. Le ministre n'est pas là. Même s'il n'y est pas tenu car il s'agit d'une proposition de loi, c'est néanmoins un texte qui a été repris à la demande expresse du Président de la République. Si ce n'est pas la main de l'exécutif, je ne sais pas ce que peut être la main de l'exécutif.
En plus, nous attendons toujours l'amendement du Gouvernement qui, en fait, n'a pas totalement tranché. Les débats de ce matin montrent bien qu'il y a de très fortes dissensions sur le sujet au sein de la majorité. Cela suscite des réactions épidermiques et des désaccords sur le fond et sur la forme. Au-delà des problèmes de fond qui pourraient nous séparer, au moins pourrions-nous être d'accord sur la forme et sur le respect du travail parlementaire. Une fois de plus, ce n'est pas le cas. Cela commence à faire beaucoup et l'année commence très mal.