Intervention de Annick Girardin

Séance en hémicycle du mardi 29 janvier 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Infrastructures nécessaires au développement économique et social à mayotte

Annick Girardin, ministre des outre-mer :

Monsieur Kamardine, vous n'aviez pas besoin de conclure ainsi vos propos, car Mayotte, je l'ai dit et j'y reviendrai, retient toute mon attention, comme d'ailleurs l'ensemble des territoires d'outre-mer. Je suis et continuerai à être la voix des outre-mer au sein de ce Gouvernement.

Mayotte fait face à deux défis : l'urgence sociale – comme sur d'autres territoires mais effectivement avec des difficultés encore plus importantes – et la préparation de son avenir. Les engagements de l'État ont été renouvelés et formalisés dans le plan d'action de l'État pour l'avenir de Mayotte et de ses habitants : pour rappel, ce sont plus de 3 milliards d'euros en faveur de ce territoire au cours du quinquennat ; il s'agit d'un engagement majeur du Gouvernement. Toutes les années d'absence de soutien à Mayotte ne pourront cependant être rattrapées sur cette période, mais nous ferons le maximum.

Le préfet de Mayotte, délégué du Gouvernement, organise des comités de pilotage réguliers pour m'informer des avancées dans le traitement des dossiers, ce plan étant interministériel. Je rappelle aussi que, depuis octobre dernier, le plan d'action dispose du site transparenceoutremer-mayotte. gouv. fr, qui permet à tous les citoyens de Mayotte de constater les avancées régulières dans la mise en oeuvre du plan. Je trouve cela normal et j'ai d'ailleurs pris la même décision pour La Réunion. Nous devons la transparence à l'ensemble de nos concitoyens.

Les mesures couvrent l'ensemble du champ de l'action publique ainsi que la ligne budgétaire unique, qui a été abondée à hauteur de 10 millions d'euros dès 2018. Ce haut niveau d'engagement en faveur de Mayotte va persister en 2019. Par ailleurs, les crédits dédiés aux constructions scolaires, dont vous avez parlé, ont été accrus en 2019 pour améliorer la couverture des besoins du territoire.

Ma question, et mon angoisse, est que tous les crédits annoncés mis à la disposition soient consommés, à Mayotte comme d'ailleurs dans d'autres territoires d'outre-mer. De plus, une partie importante du FEI – le fonds exceptionnel d'investissement – , dont les crédits atteignent maintenant 110 millions d'euros, est dédiée à Mayotte. C'est normal, car il s'agit du territoire qui en a le plus besoin. Ensuite, puisque vous avez évoqué les dotations d'État, sachez que oui, nous les réexaminons pour voir comment prendre davantage en compte les spécificités de chaque territoire.

En revanche, n'opérez pas un amalgame qui laisserait à penser aux Mahoraises et aux Mahorais que l'État préférerait des îles étrangères environnantes à Mayotte. Il est vrai que l'Agence française de développement a effectué un prêt bancaire à la Rodrigues. Cela s'inscrit dans le cadre de notre politique extérieure : nous soutenons des pays en développement. Mais ne laissons surtout pas penser que cela se fait au détriment des territoires d'outre-mer, qu'il s'agirait d'une subvention, alors que c'est un prêt.

Avec le Gouvernement, je suis aux côtés de Mayotte comme de tous les territoires d'outre-mer. Nous allons remplir la mission que nous nous sommes confiée pour le quinquennat.

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