Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du mardi 29 janvier 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Stockage de l'eau

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Madame Bessot Ballot, je vous remercie pour votre très importante question. Le problème de l'eau est un sujet mondial. On sait bien que, dans beaucoup de pays, l'accès à l'eau est très compliqué, qu'il s'agisse de l'eau potable ou de l'eau pour l'irrigation et l'agriculture.

Cette année particulièrement, vous l'avez dit, une sécheresse terrible a touché une grande partie de la France : tout le Nord et l'Est du pays, notamment votre région. Le Gouvernement s'est mobilisé très tôt, dès l'été, pour répondre au souci des éleveurs, notamment de ceux obligés, du fait du manque d'eau, de recourir à leur stock de fourrage et de paille. Le problème est tout simplement que cette sécheresse est arrivée tard. La première coupe a duré tout l'été jusqu'en septembre et, au bout du compte, de nouveaux semis n'ont pas pu lever. L'État a été présent, le Gouvernement a été présent : j'ai décidé de convoquer quatre réunions exceptionnelles du CNGRA, le Comité national de gestion des risques en agriculture, et la prochaine se tiendra le mois prochain. Nous avons répondu à toute la détresse des éleveurs, en mobilisant plus de 150 millions d'euros et en les exonérant de la taxe foncière sur les propriétés non bâties.

Mais ce n'est pas le sujet. Votre question est plus structurelle, à savoir comment faire en sorte que nous puissions répondre à ces défis.

Comme vous l'avez dit, le changement climatique que nous vivons va poser un problème de plus en plus crucial. Les agriculteurs doivent y répondre et l'agriculture doit évoluer dans ses pratiques. Elle le fait d'ores et déjà : l'agriculture française consomme actuellement 30 % de moins d'eau qu'il y a quinze ans.

Pourtant cela ne suffit pas. Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'expliquer au nom du Gouvernement, nous ne pouvons pas continuer à regarder l'eau tomber du ciel pendant six mois pour la rechercher pendant les six mois suivants. Pour vous répondre clairement, madame la députée, dans le cadre des assises de l'eau, avec mon collègue François de Rugy, j'ai proposé, à l'occasion de la remise au Gouvernement du rapport du préfet Pierre-Étienne Bisch, la mise en place de nouvelles retenues d'eau, collinaires. Nous ne pouvons pas construire de grands barrages, de grandes retenues, comme nous avons pu le faire par le passé. Mais il faut absolument que, dans le cadre des plans territoriaux d'actions prioritaires des agences de l'eau, en accord avec les agriculteurs, les associations et les populations, nous remettions en chantier des retenues collinaires permettant de capter l'eau du ciel lorsqu'elle tombe pour la restituer ensuite durant l'été lorsqu'on en a besoin.

Nous allons faire en sorte que les agences de l'eau disposent des moyens financiers pour le faire. Je compte vraiment sur l'ensemble des acteurs – les parlementaires évidemment, ainsi que les acteurs agricoles et associatifs – pour envisager ensemble un nouveau plan de retenues d'eau efficaces pour l'irrigation et l'arrosage.

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