Vous l'avez souligné, monsieur Trompille, l'autonomie stratégique de la France dans l'espace exo-atmosphérique doit être au coeur de nos préoccupations. C'est la raison pour laquelle un effort très important y est consacré dans la loi de programmation militaire : ce sont ainsi 3,6 milliards d'euros qui seront investis entre 2019 et 2025 pour renouveler l'intégralité de notre composante spatiale, avec notamment le lancement de huit satellites. Mais il faut aller plus loin, tant les menaces dans l'espace s'accumulent et tant la dépendance de nos sociétés comme de nos vies quotidiennes à ce milieu va croissante.
À la demande du Président de la République, Florence Parly, ministre des armées, a lancé des travaux visant à définir une stratégie de défense spatiale. Ces travaux sont désormais achevés et leurs conclusions, qui ont été remises au Président de la République, s'articulent autour de trois axes : un système complet de surveillance de l'espace, en partenariat avec les autres pays européens ; des capacités d'appui aux opérations conduites sur le globe mais aussi d'action autonome dans l'espace ; une gouvernance spécifique, incluant la création d'un commandement ad hoc, et le cadre juridique nécessaire pour mettre en oeuvre nos ambitions.
Cette stratégie semble être la meilleure réponse à apporter à ceux qui voudraient nous agresser. Elle permettra en outre à la France de conserver toute sa place dans le peloton de tête des puissances spatiales.