Intervention de Hervé Berville

Séance en hémicycle du mardi 29 janvier 2019 à 9h30
Questions orales sans débat — Compétences et recrutement de l'accompagnant éducatif et social

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Berville :

Ma question, qui porte sur la formation et le métier d'accompagnant éducatif et social – AES – , est le fruit d'échanges avec les professionnels dans ma circonscription, notamment à Matignon, Taden et Quévert.

Les missions d'accompagnement de proximité effectuées par les AES sont d'une importance cruciale, à l'heure où la prise en charge de la perte d'autonomie est devenue l'un des défis majeurs de notre société. Je salue la grande consultation lancée sur le sujet, qui a fait l'objet de nombreuses discussions, notamment chez moi, dans les Côtes-d'Armor.

Le diplôme d'État d'accompagnant éducatif et social, créé en 2016, est structuré en un socle commun de compétences et en trois spécialités : « accompagnement de la vie à domicile », « accompagnement de la vie en structure collective » et « accompagnement à l'éducation inclusive et à la vie ordinaire ». Selon la spécialité choisie, l'AES, une fois diplômé, exerce dans différents lieux : au domicile de la personne accompagnée, en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – EHPAD – ou au sein de structures d'accueil de la petite enfance ou d'enseignement. Alors que les besoins en effectifs sont grands, dans les services d'aide et d'accompagnement à domicile comme dans les établissements accueillant les personnes âgées, notamment dans les territoires ruraux, cette spécialisation, qui cloisonne le métier d'accompagnant, peut se révéler être un frein au recrutement.

Ce diplôme unique, qui a remplacé les diplômes d'État d'auxiliaire de vie sociale et d'aide médico-psychologique, avait pour objectif d'anticiper les besoins des professionnels en termes de compétences et de mobilité professionnelle, grâce notamment à des passerelles entre les spécialités, par la voie de la formation continue. Ne pourrait-on pas aller encore plus loin, en favorisant encore davantage la polyvalence des accompagnants avec la fusion, dès la formation initiale, des spécialités de l'accompagnement à domicile et en structure ? L'accompagnement à domicile étant une spécialité moins privilégiée et moins souvent choisie par les futurs aidants, alors que le maintien à domicile est l'une des priorités pour relever le défi de la dépendance, cela pourrait en renforcer l'attractivité auprès des étudiants et faciliter, ensuite, la tâche des employeurs. Plus généralement, un champ de compétences élargi dès le début de la carrière contribuerait à valoriser la profession.

Madame la secrétaire d'État, un changement en ce sens est-il à l'étude dans le cadre de la consultation et du futur projet de loi sur le grand âge et l'autonomie ?

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