Toutefois, contrairement à ce que vous pensez, cela ne me fera pas adopter votre position, de même que mes collègues qui s'y sont rendus n'ont pas changé d'avis pour autant.
Car contrairement à ce que pense M. Schellenberger – et d'autres peut-être – , les débats idéologiques ne sont pas de simples discussions éthérées : ils sont fondamentaux, car ce sont nos convictions et nos principes qui devraient guider notre action.
Pour notre part, nous pensons que les droits humains ne sont pas à géométrie variable et que les droits que la République doit garantir à l'ensemble de ses citoyens n'ont pas à être adaptés en fonction de la distance qui sépare l'Assemblée nationale des territoires où ils s'appliquent. Nous voulons donc en assurer la mise en oeuvre sur l'ensemble du territoire.
Ce qu'il faut adapter, en revanche, ce sont les moyens, en faisant en sorte, à la lumière du constat établi par Mme la rapporteure et d'autres intervenants, qu'il y ait suffisamment de juges pour étudier les dossiers, au lieu, comme y tend la proposition de loi, de maintenir plus longtemps en rétention les personnes qui s'y trouvent. Car cela ne changera rien ni aux flux migratoires, ni à la situation de nos concitoyens et concitoyennes. La souffrance humaine dans les centres de rétention n'accroît pas le bien-être de nos concitoyens et concitoyennes, ne leur donne pas davantage de moyens économiques, n'améliore pas leur accès aux droits sociaux. Ce n'est pas vrai, cher collègue, et vous le savez parfaitement.