Les amendements défendus par M. Kamardine auraient mérité un peu plus d'explications et peut-être même un peu plus d'attention de la part du secrétaire d'État et de la rapporteure. Je pense en particulier au no 7, qui met le doigt sur le fait que les titres de séjour, à Mayotte, sont spécifiques. Une telle disposition est justifiée par le problème d'immigration propre au territoire, mais elle a pour conséquence de rendre l'obtention d'un tel titre plus facile qu'en métropole. Compte tenu de la situation géographique de Mayotte, laquelle est située non loin des Comores, cela entraîne un appel d'air invraisemblable et, de fait, provoque un afflux massif d'étrangers qui déstabilise complètement la vie sociale et économique locale.
Aussi aurait-il fallu que nous prenions le temps d'aller au fond des choses. Certes, nous sommes tenus par les délais, mais ne nous avez-vous pas fait voter, en décembre, un texte bien plus épais que celui-ci en seulement deux jours, uniquement parce que le Président de la République avait auparavant décidé de s'exprimer au journal télévisé ? Nous aurions pu prendre le temps, ce soir, j'y insiste, de discuter des règles que nous entendons fixer pour l'obtention d'un titre de séjour à Mayotte – et, je le répète, il n'y a pas de raison que cette obtention y soit plus facile qu'ailleurs sur le territoire national.