Intervention de Christophe Castaner

Séance en hémicycle du mardi 29 janvier 2019 à 21h45
Prévention et sanction des violences lors des manifestations — Motion de rejet préalable

Christophe Castaner, ministre de l'intérieur :

… que ce texte nous permettra de moins mobiliser nos forces et de concentrer leur action sur les missions de maintien de l'ordre public classique et non de gestion de crise violente lorsque des brutes viennent pour casser.

Je ne partage pas l'idée selon laquelle cette proposition de loi ne fera rien qui ne puisse déjà être fait. Pour interdire la présence des ultras que nous connaissons – qui, pour certains d'entre eux, ont fait la une de grands hebdomadaires mais ont pu, la semaine suivante, continuer à manifester – , il est essentiel que ces acteurs-là puissent faire l'objet d'une décision administrative, laquelle est soumise au contrôle du juge. Il nous faut agir vis-à-vis d'eux.

Vous avez évoqué « quelques débordements » qui sont toujours à craindre. Ce que nous avons vécu lors du 1er mai, les deux années précédentes, ce ne sont pas quelques débordements. Ces agissements constituent une menace pour le droit fondamental de manifester. Sachez qu'avant de s'exprimer dans le journal télévisé de vingt heures, le Premier ministre a appelé l'ensemble des responsables des grandes organisations syndicales françaises pour leur présenter ce dispositif. Je n'ai pas entendu de leur part une opposition particulière parce que l'enjeu majeur, ils en sont conscients, est la garantie du droit de manifester. Ils savent également qu'il n'est pas question pour moi aujourd'hui de vous présenter un texte qui serait d'une quelconque manière liberticide.

Enfin, en ce qui concerne les effectifs, depuis quatre ans, il a été décidé d'augmenter les effectifs de la police, de la gendarmerie et du renseignement mais pas des forces mobiles. Le Gouvernement actuel n'avait pas prévu, dans son plan de recrutement de 10 000 emplois, de postes de forces mobiles. La nécessaire révision de notre doctrine devra, je le pense, s'appuyer sur des recrutements supplémentaires dans les escadrons de gendarmerie et dans les CRS.

Nous sommes suffisamment mûrs aujourd'hui – nous pouvons nous appuyer sur le travail approfondi des sénateurs qui se poursuivra à l'issue de la lecture à l'Assemblée – pour l'adoption de ce texte. Nous pouvons donc commencer immédiatement à l'examiner.

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