Parce que nous sommes inquiets, nous vous demandons de renvoyer ce texte en commission pour un bref examen. Notre débat se déroule dans des conditions inédites – je tiens à le souligner – , compte tenu de la gravité du contexte auquel nous sommes confrontés. Tout à l'heure, j'ai cité des chiffres. J'ai rappelé les violences qui se multiplient dans beaucoup de villes de France et, chaque samedi, dans notre capitale.
Certes, monsieur le ministre, cette situation n'est pas nouvelle. Je vous le concède bien volontiers. D'ailleurs, la proposition de loi du Sénat – qui, en un sens, remet en vigueur la loi anti-casseurs de 1970 approuvée par le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas – répond aux événements du 1er mai 2018, où l'on avait vu un déchaînement de violence non contenu dans les rues de Paris.
Mais je pourrais également rappeler les manifestations contre la COP21 en 2015 ou cette image terrifiante, en mai 2016, d'une voiture de police incendiée avec son équipage, qui a failli être carbonisé, ou encore les saccages commis à l'encontre de l'hôpital pour enfants Necker, en juin 2016, en marge des manifestations contre la loi travail.
De plus en plus fréquemment, nous assistons à un déferlement de violences de plus en plus préoccupant, de la part de groupes d'individus déterminés, organisés et radicalisés.
Dans ce contexte, bien sûr, nous jugeons votre décision d'examiner la proposition de loi des sénateurs Les Républicains pertinente. Il est en effet urgent, monsieur le ministre, et je crois que nous pouvons tous nous retrouver sur ce point – telle est du moins la volonté de notre groupe – de restaurer l'ordre républicain.