… de certains députés de la majorité et d'autres ministres aient entretenu et aggravé le trouble entourant la teneur du texte. Au demeurant, nous venons d'en avoir une illustration supplémentaire ce soir, lors de l'examen des deux motions dont nous venons de débattre.
Plus que jamais, nous semble-t-il, à ce sujet, la clarté et la sérénité sont nécessaires. En réalité, de quoi s'agit-t-il ? Il s'agit d'abord et avant tout de préserver et de garantir le droit de manifester et la liberté de tout citoyen français de le faire sans entraves.
Encadrer les manifestations, c'est justement en exclure ceux qui n'ont rien à y faire, c'est-à-dire ceux qui usurpent ces mouvements pour y commettre des actes violents à l'encontre des manifestants pacifiques, des forces de l'ordre et de sécurité ainsi que des biens, privés et publics, comme on l'a malheureusement trop vu. À cet égard, affirmer que le texte est liberticide, comme certains l'ont fait ces jours-ci, est absolument irresponsable.
Il s'agit ensuite de faire en sorte que nos forces de l'ordre et de sécurité aient les moyens de garantir la sécurité de chacun dans ces mouvements. Créer un fichier des casseurs, permettre aux préfets de prononcer leur exclusion, les empêcher de déambuler armés et masqués : tout cela est tout simplement frappé au coin du bon sens. Je rappelle à celles et ceux qui critiquent ces dispositions que l'actualité démontre – tristement – l'absolue nécessité de les adopter et de les faire entrer en vigueur le plus rapidement possible.
Qu'il me soit également permis de dire un mot des conditions dans lesquelles nos policiers, nos gendarmes et nos forces de l'ordre et de sécurité travaillent, de la pression qu'ils doivent supporter depuis de longues semaines – et plus généralement dans l'exercice de leurs missions – et de la difficulté supplémentaire que suscite le climat de suspicion généralisé, parfois opportunément mis en scène par certains, provoqué par ce qu'il est convenu d'appeler les violences policières. Aucun corps de notre société n'est uniformément irréprochable.
Donnons à nos forces de l'ordre et de sécurité les moyens de leurs missions ! Permettons que les instructions qui leur sont données par leur hiérarchie ainsi que par le pouvoir politique – donc par vous-même, monsieur le ministre de l'intérieur – puissent être appliquées !
Enfin, comment pourrait-on continuer de tolérer que les dégâts terribles subis par nos villes, nos quartiers et leurs commerces restent impunis et soient à la charge des contribuables ? La présente proposition de loi permet de relever le niveau des sanctions, ce qui est une nécessité urgente et absolue.
Pour toutes ces raisons, nous pensons – je pense – que vous devez être clair, monsieur le ministre, et permettre que le texte apporte un vrai plus à la sécurité des manifestations, des manifestants ainsi que des forces de l'ordre et de sécurité. Ce n'est qu'au prix d'une telle fermeté et d'une telle clarté, qui vous incombent et que les Français attendent, que cesseront les stigmatisations en tout genre et que nous pourrons soutenir le texte.