Tout cela n'est pas bon. Il faut se donner de la hauteur.
Il y a des moments où les actes que l'on commet dépassent ce que peut-être l'on voudrait soi-même. Il y a en ce moment, étape par étape, une dérive autoritaire : je vous adjure d'en prendre conscience.
Il y a à peine dix-huit mois que nous avons un nouveau gouvernement, qui est le résultat d'une crise politique, puisqu'il n'est pas arrivé au pouvoir « naturellement ».
Il y est parvenu sur la base de l'effondrement de l'ancienne structure politique qui dirigeait ce pays.
Dans cette situation de crise absolue, on a introduit dans le droit commun, en moins de dix-huit mois, toutes les procédures de la loi relative à l'état d'urgence.
On vient de voter une loi de réforme de la justice dont on vous a montré de toutes les manières possibles en quoi elle pouvait être dangereuse.
Oui, une chose plus une autre, plus une autre : nous avons à peine fini de voter cette réforme de la justice que nous revoici en train de prendre encore d'autres dispositions, pensant qu'elles vont permettre de juguler ce qui ne peut l'être de cette manière. Je dirai plus loin comment procéder.
C'est dorénavant un préfet qui va décider, sans aucun juge, de qui peut manifester ou non.