Et vous avez ajouté : « Cette dernière déclaration relève à mon sens de l'infraction pénale. Nous ferons ce qu'on appelle un article 40 pour que le procureur décide s'il veut poursuivre ou pas. Vous vous rendez compte qu'il appelle à utiliser de nouvelles armes alors qu'aujourd'hui, il y a des cocktails Molotov ».
Cela revient à dire que vous voulez enfermer tout le monde : si l'on n'est pas dans l'obéissance, au garde-à-vous, c'est que l'on est un criminel qui s'apprête à passer à l'acte. Au surplus, à l'heure à laquelle vous prononcez ces paroles, vous savez que la veille, M. Drouet s'est exprimé on ne peut plus clairement : « J'étais au chevet de Jérôme – il s'agit de Jérôme Rodrigues, celui qui a été éborgné – quand l'équipe d'administrateurs l'a rédigé. Je ne l'ai lu qu'après », a-t-il déclaré, ajoutant, en prenant ses responsabilités : « Le mot "soulèvement" était de trop. J'appelle au plus grand pacifisme. »
Pour ma part, je ne suis pas de cet avis. L'histoire de France est ainsi faite que, dans des moments comme celui-ci, il est légitime aussi, comme l'a fait le général de Gaulle, de vouloir changer les institutions.