Intervention de Marie Guévenoux

Séance en hémicycle du mardi 29 janvier 2019 à 21h45
Prévention et sanction des violences lors des manifestations — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Guévenoux :

Et quand bien même il le serait ? Ce qui serait coupable, ne serait-ce pas de ne tirer aucune leçon des dernières semaines ?

Depuis des années prospère l'idée d'une société permissive où les règles de notre vie en commun seraient indicatives, optionnelles. Mais le besoin de justice qu'éprouvent les Français n'est pas seulement un besoin de justice sociale ou fiscale : il vaut aussi en matière d'ordre.

Le groupe La République en marche souhaite mettre un terme au discours baroque qui consiste à faire croire que le droit de manifester entraîne des dommages collatéraux que l'on ne saurait combattre sans mettre à mal nos libertés individuelles. Nos libertés sont-elles protégées quand des brutes traumatisent des villes entières, cassent des vitrines, frappent les forces de l'ordre, envoient des projectiles sans se soucier de blesser ou de tuer ? Dans ces conditions, où est la liberté de manifester, où est la liberté d'aller et venir, d'entreprendre, d'être en sécurité, de ne pas craindre pour sa vie ? Elles ne sont plus !

Ce texte entend protéger nos libertés de ceux qui veulent casser la République. Ce texte dit aux Français que celui dont on sait qu'il a cassé un abribus le samedi ne pourra pas revenir casser le samedi suivant. Ce texte dit à ceux dont on a brisé la vitrine qu'ils n'auront pas à la payer deux fois, une fois comme commerçants, une fois comme contribuables. Ce texte dit aux policiers et aux gendarmes qu'une fiche sera créée au sein du fichier des personnes recherchées – FPR – afin de faciliter leur travail de recherche et d'identification des casseurs. Ce texte dit aux quelques centaines d'individus qui profitent de nos failles que la dissimulation de leur visage sera demain un délit puni de 15 000 euros d'amende et d'un an d'emprisonnement.

Aujourd'hui, certains entretiennent l'ambiguïté et ne cherchent pas à sanctionner les individus violents. Pour se justifier, ils disent que c'est la démocratie qu'on assassine mais, dans le même temps, ils encouragent à l'insurrection. D'autres nous disent que nous aurions vidé de sa substance « l'excellent texte du Sénat » – un texte qui n'aurait jamais passé, dans sa version initiale, l'étape du Conseil constitutionnel et dont certains passages auraient posé de sérieux problèmes aux forces de l'ordre.

Avec le groupe majoritaire, nous allons faire ce que la majorité des Français attendent de leurs dirigeants : nous allons permettre au manifestant de manifester, au commerçant de commercer, au Français d'aller et venir et au casseur d'être neutralisé et sanctionné.

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