J'irai dans le sens de l'intervention précédente : on ne croit pas rêver, on cauchemarde ! La disposition prévue à l'article 3 s'inscrit dans le cadre du fichage généralisé, une pratique qui ne fait que s'étendre. Sans qu'aucun acte ni aucun délit ne soit commis, sans qu'aucun jugement n'ait été rendu, on fichera des citoyens et des citoyennes, les marquant du point de vue administratif mais aussi dans les autres domaines de leur existence – il suffira d'avoir accès au fichier pour les stigmatiser.
Cette disposition est largement contestée, car elle est attentatoire à la liberté des gens et contribue à créer un climat sécuritaire digne de Big Brother. Le Gouvernement pourra décider arbitrairement de ficher les citoyens dont il estime qu'ils nourrissent une opposition qui ne lui convient pas, et considérer qu'ils sont des individus suspects à tout point de vue.
Cette disposition est caractéristique de la dérive autoritaire dans laquelle vous persistez à vous engouffrer, monsieur le ministre de l'intérieur. Ne vous en déplaise, lorsque l'on se permet de donner des leçons de morale à la Terre entière, on ne commet pas soi-même des actes que l'on dénonce ailleurs !