Il vise à assurer le caractère contradictoire de l'enquête administrative, lorsqu'une violence est commise par une personne dépositaire de l'autorité publique à l'occasion d'une manifestation sur la voie publique.
Je ne tiens pas à m'appesantir sur le sujet, puisque le principe de désescalade n'est pas recherché dans cet hémicycle : dès qu'on l'évoque, le ton monte, ce qui est étrange !
Le ministre vient de déclarer qu'il a appelé des journalistes qui se sont fait bousculer, comme s'il s'agissait, en l'occurrence, de bousculades ! Je vous parle, moi, des quarante journalistes blessés grièvement, recensés par David Dufresne. Je vous parle des cinquante-six faits d'intimidation de journalistes par des forces de l'ordre, qui ont entraîné des dépôts de plainte. C'est ainsi que, dans les premiers jours des manifestations, autour d'un Burger King, à Paris – je vous invite à regarder la vidéo sur internet – , un journaliste s'est fait poursuivre par un policier lui intimant l'ordre de cesser de filmer et de « dégager ».
Vous pouvez toujours nier l'existence de ces faits : cela ne permettra pas de pacifier les relations dans le pays. Je remarque d'ailleurs que ce sont souvent ceux qui filment qui se font éborgner ou sont blessés par des tirs de LBD. Or vous-même savez qu'il peut y avoir une vertu à filmer, puisque vous avez proposé l'extension des caméras-piéton aux utilisateurs du LBD. Je prêche donc des convaincus !
Toutefois, compte tenu de ce qui est arrivé à Jérôme Rodrigues, cette mesure paraît insuffisante : il faudra certainement passer à l'interdiction de ces armes, comme le prévoient certains des amendements suivants. Gardons raison !
Cet amendement vise donc à étendre le contradictoire aux enquêtes administratives, ce qui me semble la moindre des choses dans un État de droit, qui assure l'égalité entre les parties.