La seconde raison de cette colère tient, mes chers collègues, à une attitude clanique et brutale. La charge symbolique de votre motion de rejet préalable fut dévastatrice. Il ne s'agissait pas seulement de rejeter le texte et ses propositions, non : il s'est agi pour les députés de la majorité et pour le Gouvernement de saboter le débat parlementaire. Vous avez rejeté le débat, ici, à l'Assemblée. Les Français, sur le terrain, vous ont durement mais justement renvoyés à vos responsabilités. Car oui, chers collègues, lorsqu'on est un élu de la nation, lorsqu'on est un représentant du peuple, on doit assumer ses votes, même les moins glorieux ; lorsqu'on est député, il n'y a pas de vote discret, invisible, effaçable.
Vous avez, il y a quatre mois, fait l'expérience directe de la démocratie. En rejetant, il y a quatre mois, notre proposition de loi, co-écrite avec tous les groupes d'opposition, loin des clivages sectaires, vous avez, si j'ose dire, blessé la mission parlementaire. Vous avez blessé la mission de député du peuple