Cet article 1er est important et l'on ne peut que partager l'objectif qu'il fixe, à savoir une rencontre entre la famille et l'AESH en amont de la rentrée : c'est une évidence.
Comment permettre un tel progrès ? Tout d'abord en recrutant les AESH en amont de la rentrée. Même si cela semble une évidence, c'est le premier problème à résoudre. À cette fin, il faut rendre attractif ce métier, ce que nous avons commencé de faire en recrutant, ces derniers temps, des AESH plutôt que des contrats aidés. L'objectif est d'aller encore plus loin, afin de ne plus connaître de problème de recrutement, ce qui fut le cas lors des rentrées 2017 et 2018 pour des raisons d'attractivité, alors même que les moyens budgétaires étaient alloués.
Nous devons donc résoudre ce problème pour pouvoir nous montrer ambitieux dans la réalisation du second objectif, qui est la rencontre des parents avec les AESH. Ce qui est important, c'est que l'objectif d'une rencontre en amont de la rentrée soit inscrit dans la loi. En revanche, il ne convient pas de fixer des délais, parce que, reconnaissons-le honnêtement, nous ne sommes pas certains qu'ils pourront être chaque fois respectés. Vous l'avez vous-même souligné. Je fixerai donc aux rectorats cet objectif par voie de circulaire, tout en sachant que sa réalisation dépendra de celle du premier objectif, qui est de rendre attractif le métier d'AESH.
Chacun peut comprendre que rigidifier les choses, fixer des délais trop précis aura des conséquences néfastes. On peut par exemple prévoir cet entretien quinze jours avant la rentrée : chacun le sait, le 15 août, en France, ni les AESH ni les parents ne seront là, sans compter que les rectorats sont le plus souvent en vacances du 1er au 15 août ! Le fait, comme je l'ai annoncé, de prévoir des contrats de trois ans pour les AESH permettra de travailler très en amont : un AESH de l'année N sera encore là l'année N+1, ce qui facilitera son identification et les prises de rendez-vous avec les nouvelles familles dont il pourrait s'occuper.
L'avancée que nous pouvons faire aujourd'hui consiste donc à inscrire le principe d'une rencontre en amont de la rentrée, sans fixer de délai trop précis : il ne serait pas toujours respecté, même si l'objectif doit être de le tenir.
Une députée a également eu raison de souligner, lors de la discussion générale, que nous ne devons pas faire porter toute notre attention sur la relation bilatérale entre l'AESH et la famille. L'esprit de l'école inclusive est systémique : c'est l'établissement dans son entier qui accueille l'élève handicapé. Cet accueil ne doit pas se réduire à la relation entre un élève handicapé et une personne spécialisée : cette relation est celle de l'ensemble de la communauté éducative avec les élèves en situation de handicap de l'établissement.
Les meilleurs exemples étrangers nous le confirment : chacun doit se sentir partie prenante de ce sujet, il ne doit pas y avoir de cloisonnement. Le rendez-vous en amont de la rentrée doit donc avoir lieu non seulement avec l'AESH, mais également avec le chef d'établissement ou le professeur référent en matière de handicap. Dans le système idéal que nous visons, la famille rencontrera toutes ces personnes.
L'idéal de l'école inclusive, qui progresse, nous permettra de porter un regard plus systémique. Tel est le sens des pôles inclusifs d'accompagnement localisé que nous avons créés – je les ai déjà évoqués. Les établissements, qui recevront des AESH – les premières expérimentations ont déjà été conduites – pourront affecter de façon pragmatique ces moyens humains aux différentes familles, ce qui permettra, également, d'élaborer des stratégies plus collectives.
Nous devons progresser, à la fois, en matière de relation bilatérale, grâce au principe que nous inscrivons à l'article 1er, et en matière de relation multilatérale, afin de favoriser cette logique collective que j'ai évoquée très rapidement.
Pour toutes ces raisons, je suis défavorable aux sous-amendements nos 81 et 82 , mais favorable à l'amendement no 76 et je suis défavorable aux autres amendements.