Je ne suis pas spécialiste des thématiques de sécurité, mais je voudrais réagir aux propos de Mme la rapporteure selon lesquels ces violences ne peuvent être considérées comme plus graves parce qu'elles ont été commises au cours d'une manifestation. C'est un argument que je peux entendre. En tant que citoyenne et députée de la quatrième circonscription de Paris, à cheval sur les XVIe et XVIIe arrondissements, quartiers qui ont été parmi les plus touchés, j'ai toutefois pu observer de très près les manifestations.
Comme vous le savez tous, car les images l'ont démontré, un citoyen qui n'est pas naturellement porté à la violence et ne vient pas dans une manifestation pour « casser du flic » peut se transformer par un effet d'entraînement collectif. Les réactions des individus ne sont pas nécessairement les mêmes lorsqu'il s'agit d'un acte de violence programmé, ou du moins presque souhaité avant de se rendre à une manifestation, que lorsqu'on est entraîné par le groupe.
Ces amendements de l'ensemble de mon groupe, que je n'ai pas rédigés moi-même, visent à montrer cette différenciation.
Monsieur le ministre, vous m'avez répondu tout à l'heure sur les peines planchers en me disant que vous faisiez confiance à la justice. Nous pourrions tous affirmer cette confiance. Parfois, nous aimerions pourtant voir les choses autrement ; vous le savez, les symboles comptent.
Aujourd'hui, nous sommes là pour expliquer qu'il n'est pas possible que cela continue ainsi. Certes, on peut se contenter de ce qui existe, mais ce qui se passe est proprement inadmissible. Je m'inquiète que nous n'allions pas un peu plus loin dans les signaux que nous envoyons pour défendre les valeurs de la République. Certes, l'équilibre est difficile à trouver, mais écoutez du moins mon témoignage.