« Délibérer avec dignité, élaborer de bonnes lois, dégager des choix politiques et les exprimer clairement, c'est là, bien certainement, ce que le pays attend de ses représentants, ce qu'eux-mêmes ont l'intention de faire, ce qu'ils feront, j'en suis sûr », écrivait le général de Gaulle il y a tout juste soixante ans.
À cette énonciation des missions du Parlement, je voudrais ajouter celle de contrôler les lois et d'évaluer leur efficacité sur le terrain ainsi que l'adéquation des moyens d'action de l'État avec les défis à relever. C'est une mission essentielle qui nous permet d'adapter notre arsenal législatif à l'évolution de la société et à la réalité du quotidien de nos concitoyens. Nous ne pouvons plus nous contenter d'une organisation verticale du pouvoir où l'exécutif décide du haut de sa tour d'ivoire tandis que le Parlement – ou du moins sa majorité – suit comme un seul homme.
Le monde change, notre société change et les manifestations des gilets jaunes constituent la parfaite illustration d'une réalité qui nous rattrape : la centralisation est la mort des territoires ; la décentralisation, et avec elle l'expérimentation et la différenciation, permettent d'apporter de vraies solutions à des problèmes parfois bien différents. L'État doit regarder les territoires dans toute leur diversité, parce que la Seine-Saint-Denis n'est ni la Corse, ni le Morbihan, ni mon territoire rural de Mayenne. Les politiques publiques ont malheureusement, ces dernières années, trop souvent oublié l'essence de nos territoires, qui sont les battements de coeur de la France, nos atouts, notre avenir.