Intervention de Sophie Auconie

Réunion du jeudi 5 octobre 2017 à 9h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Auconie :

C'est un sujet extrêmement sensible. J'ai entendu ce matin que le ministre de l'Agriculture aurait donné comme directive de mettre un terme à l'utilisation du glyphosate en France. Si tel est le cas, cela reviendrait à s'opposer à la prolongation proposée par la Commission européenne de l'autorisation du glyphosate pendant dix ans. Nous nous trouverions alors dans une situation de « surtransposition », à l'opposé de la volonté exprimée par le Président de la République et du Premier ministre non seulement de cesser de « surtransposer » mais même de « dé-surtransposer ». En réalité, les agriculteurs français n'ont d'autre solution que le recours à cet herbicide pour ôter les graminées entre deux cultures. L'utilisation du glyphosate, dans notre pays, sur la terre entre deux cultures, est bien moins nocive que celle qui en est faite, par exemple, au Canada, dont nous parlions à l'instant, où le produit est pulvérisé directement sur les sols cultivés. Ainsi, le pop-corn importé du Canada contient du glyphosate. À l'inverse, il faut savoir que le maïs français n'en contient pas de manière directe.

Les agriculteurs sont catastrophés à l'idée que l'on retire du marché le dernier herbicide autorisé. Tenant compte de l'incertitude scientifique, la Commission européenne a déjà accordé un délai de dix-huit mois avant de prendre sa décision définitive. Je demande au Gouvernement français, aux ministres de l'Agriculture et de la Transition écologique, de prendre en compte l'économie de l'agriculture, de faire confiance à la Commission européenne et, pour une fois, d'être en phase avec les décisions prises par nos voisins.

Pour terminer, je voudrais signaler que les Français ont un réel engouement pour le jardinage, la France comptant ainsi 17 millions de jardins. Or, différents herbicides contenant du glyphosate sont distribués dans les jardineries et leur utilisation est parfaitement libre à titre domestique. Et, nous Français, en tant que jardiniers, nous polluons bien davantage que les agriculteurs qui tendent à pratiquer un usage raisonné des herbicides. Il ne faudrait pas assassiner nos agriculteurs par des décisions arbitraires, et contraires de surcroît, à celles prises dans les autres États membres de l'Union européenne.

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