Intervention de Damien Pichereau

Réunion du jeudi 5 octobre 2017 à 9h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Pichereau, référent pour la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Je vais répondre en premier lieu à Monsieur Bourlanges, qui a parlé des différences de traitement entre les agriculteurs, les particuliers et les collectivités locales. Pour moi, cela se justifie pleinement, compte tenu de leurs pratiques, celles des particuliers étant aujourd'hui bien moins raisonnées que celles des agriculteurs ou des collectivités locales. Ces derniers utilisent en moyenne 1 litre et demi par hectare, sur un seuil qui est de trois litres normalement, là où, en revanche, les particuliers ont tendance à « arroser » au glyphosate. Je rappelle également que le premier utilisateur de glyphosate en France est la SNCF, sur les rails, et que son utilisation n'est guère raisonnée.

Deuxièmement, on a beaucoup parlé d'agriculture durable. Évidemment, c'est notre objectif, l'objectif du Gouvernement et du Président de la République, qui l'a rappelé de nombreuses fois. Il y a un dispositif, qui a été mis en place, d'agro-écologie, qui marche relativement bien, où on diminue justement le nombre de labours pour diminuer les émissions de CO2. Il y a évidemment tout ce qui est captation du carbone par le sol, ou bien l'utilisation combinée de plantes. Mais attention à ne pas aller trop loin : on a besoin de garder certains rendements dans notre agriculture, compte tenu de la nécessité de nourrir une population mondiale toujours plus nombreuse.

Plusieurs d'entre vous l'ont souligné, le problème premier, c'est l'incertitude persistante sur la dangerosité du produit. On a à peu près autant d'avis qu'on a d'agences. Cela pose le problème de l'indépendance de ces agences. Face à ce doute, comment appliquer le principe de précaution ? Comment interdire, si la solution alternative est pire ? C'est ce que craignent certains syndicats.

Monsieur Holroyd, s'agissant du produit de remplacement, effectivement, dans un monde idéal, je souhaiterais que la recherche publique en soit à l'origine, mais on peut en effet prévoir que c'est la recherche privée qui s'en chargera. Je vois une très forte incitation avec l'annonce de la sortie du glyphosate. Quand on annonce l'interdiction de vente de véhicules essence ou gazole en 2040, c'est aussi une incitation pour dire aux constructeurs qu'il faut se mettre à travailler sur des énergies alternatives. Je pense que la meilleure des incitations est justement cette interdiction.

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