Pour y répondre, le projet de loi instaure, pour les futurs INSPE – instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation – un référentiel de formation, donc une certaine homogénéisation à l'échelle du pays, ce qui répond aux critiques d'une formation trop différente d'une ESPE à l'autre. Cette formation sera recentrée sur les savoirs fondamentaux et dispensée par un plus grand nombre d'acteurs de terrain, qui sont encore devant des élèves.
J'ajouterai qu'on ne peut légitimement pas tout attendre d'une formation initiale de deux ans, voire d'un an : elle ne doit donc pas être considérée comme l'alpha et l'oméga de la formation des enseignants, mais doit, au contraire, s'inscrire dans un continuum regroupant les formations initiale, continuée et continue, offrant ainsi des temps adaptés aux besoins concrets de chaque enseignant, en fonction de ce qu'il vit dans sa classe.
En amont de la formation, nous sommes aujourd'hui en face d'un problème plus global : le manque croissant d'attractivité du métier. Le temps où la carrière de professeur faisait rêver les jeunes étudiants est révolu. On fait face une pénurie de candidats et il faut se rendre compte de l'ampleur du phénomène : entre 2005 et 2018, nous avons pratiquement perdu la moitié du nombre de candidats au concours de recrutement des professeurs des écoles, alors que le nombre de postes offerts a augmenté de près de 75 %.