C'est dans cet esprit que nous avons proposé la proscription du travail de nuit, son interdiction étant le fruit d'une longue conquête : proposition retoquée !
Par ailleurs, la valorisation de ces filières, qui préparent les indispensables techniciens de demain, exige, au rebours de ce que vous proposez, d'y maintenir un enseignement général suffisant, qui dispense à tout élève une solide culture générale. Où pourrons-nous parler de ces sujets, monsieur le ministre ?
Le troisième axe de nos propositions pour que l'école soit en phase avec les défis du XXIe siècle est celui de la formation, de la sensibilisation et de l'éducation à l'urgence climatique et à la transition écologique.
La France, dont le domaine maritime est le deuxième au monde, doit savoir jouer de ses atouts et impulser un effort considérable en matière d'investissement et de formation. Pour cela, nous proposons que chaque département littoral dispose d'un lycée spécifiquement dédié aux métiers de la mer, afin d'anticiper et d'accompagner la mutation de notre modèle productif.
De même qu'au XIXe siècle il a fallu que la République fasse preuve d'un extraordinaire volontarisme pour diffuser ses principes à toutes les couches de la population, de même nous devons maintenant nous atteler à faire germer dans toutes les consciences le souci de préserver un écosystème compatible avec la vie humaine car, si notre modèle productif doit changer, tout comme notre modèle de consommation, s'il faut prévenir la culture du jetable, de l'obsolescence accélérée et des produits standardisés et aseptisés, alors nous devons y préparer notre jeunesse. Il faut donc absolument développer les enseignements relatifs à l'écologie, et favoriser partout l'éducation à l'alimentation pour lutter contre la malbouffe.
Mais à cette instruction par la parole, l'école devra ajouter l'expérience, en assurant les conditions matérielles d'une véritable égalité d'accès à une alimentation saine, variée et de qualité. Pour cela, la cantine doit devenir bio à tous les échelons, pour combattre un habitus qui nous vient notamment d'un matraquage publicitaire tous azimuts auquel les plus jeunes sont particulièrement vulnérables. Assurer pour tous un plat végétarien, c'est se montrer soucieux de réduire notre consommation carnée, et donc le réchauffement climatique.