Ma collègue et amie Sabine Rubin a bien exprimé les choses. Je les résume en deux mots.
Monsieur le ministre, vous nommez votre projet l'école de la confiance – une drôle d'expression. Mais je vous prends au mot : d'où vient la méfiance aujourd'hui ? Le doute qui s'est installé chez nombre de nos concitoyens à propos de l'école publique, ce bien le plus précieux, socle de la République, qui matérialise pour beaucoup de Français nos grands principes républicains vient du fait que, bien souvent, nos enseignants qui travaillent dans des conditions très dures, ont vu, notamment depuis 1983, se dégrader leur rémunération et leurs conditions de travail. Y répondez-vous ? Non. Rattrapez-vous le gel du point d'indice, qui a fait perdre du pouvoir d'achat à nos enseignants ? Non. Vous donnez-vous les moyens d'un plan d'embauche significatif, pour faire en sorte qu'en cas d'absentéisme, les établissements puissent couvrir leurs besoins au plus vite ? Non. Au contraire, vous proposez de recourir à des étudiants. Comme ma collègue l'a dit, vous ubérisez le métier d'enseignant.