Monsieur le ministre, en mai 2017, quelques jours après votre prise de fonctions rue de Grenelle, vous aviez annoncé urbi et orbi : « Il n 'y aura pas de loi Blanquer, j'en serai fier. ». C'était sans doute une façon de vous démarquer, en cherchant au passage à égratigner vos prédécesseurs, mais entre les intentions de départ et les actes, nous observons un décalage. Ainsi, dix-huit mois plus tard, vous nous présentez, vous aussi, votre projet de loi. Que doit-on attendre de ce texte : une refondation ou de simples ajustements ?
Le président de la République donne le ton, le 5 décembre dernier : « Cette réforme importante sur l'école est le fondement même d'une vraie politique de justice sociale. »
Le texte prévoit d'abaisser l'âge de l'instruction obligatoire à 3 ans, contre 6 actuellement, dès la rentrée 2019. Cette mesure ne figurait pas dans le programme du candidat Emmanuel Macron. En revanche, l'idée était défendue avec conviction par Mme Najat Vallaud-Belkacem en 2016. Elle a été reprise dans le programme du candidat socialiste Benoît Hamon.