« Je ne comprends pas cette politique. L'objectif est non pas d'améliorer la situation, mais de fermer des classes et des écoles. On nous dit qu'il faut rendre des postes ; mais on ne les a pas volés, ces postes, on en a besoin ! » C'est le cri du coeur d'une institutrice que j'ai rencontrée samedi, lors d'une manifestation pour le maintien des postes d'enseignants de son RPI. C'est toute la communauté éducative qui se sent coupable d'un délit qu'elle n'a pas commis.
Depuis plus de vingt ans, nous entendons la même rengaine, en Ariège comme dans tous les départements ruraux de France : « Vous devez rendre des postes ! » Eh bien non, ça suffit, ce n'est plus possible, ce n'est plus acceptable ! L'école est souvent le dernier service public qui demeure dans nos vallées. C'est le dernier souffle de vie républicaine, ce sont les dernières rencontres, les derniers rires, les derniers bruits. Le dernier commerce n'a plus lieu de se maintenir, puisqu'il ne passe plus personne. Après, c'est le silence, les locaux vides que l'on transforme en gîtes ruraux ou en logements sociaux. Sauf que personne ne viendra s'installer dans ce village, surtout pas les personnes ayant des enfants, puisque l'école est fermée.