Sur le fond, nous serons évidemment d'accord : il est indispensable d'encourager l'apprentissage. Nous l'avons beaucoup dit lors de l'examen du projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, que j'ai défendu aux côtés de Muriel Pénicaud, notamment au travers de son article 10 qui traduit une évolution importante : nous n'opposons plus du tout l'enseignement professionnel et l'apprentissage mais nous considérons que les deux sont à promouvoir ensemble. La réforme de la voie professionnelle fait une large place à l'apprentissage, via notamment la mise en place d'unités de formation par l'apprentissage dans chaque lycée professionnel.
Cela passe aussi par l'information. J'aime à dire que celle de mes décisions qui présente le meilleur rapport temps-efficacité aura été d'annoncer aux principaux de collège que les collèges ne seraient plus évalués sur la base du nombre d'élèves qui s'orientent vers la voie générale, la voie technologique, la voie professionnelle ou l'apprentissage. Cette simple mesure a abouti à ce à quoi la rapporteure a fait référence : les premiers voeux pour l'apprentissage à l'issue de la classe de troisième ont augmenté de 40,5 % à la rentrée 2018. Dans le même temps, ceux en faveur de l'enseignement professionnel ont augmenté de 5 %, ce qui prouve que le bond de l'apprentissage ne s'est pas fait au détriment de l'enseignement professionnel.
Cela nous renvoie à d'autres problématiques, notamment celle de l'existence de contrats d'apprentissage en nombre suffisant pour satisfaire ces premiers voeux. Cette question du premier voeu en fin de troisième est un enjeu majeur, notre capacité à le satisfaire étant un bon indicateur de ce que les élèves ne décrocheront pas par la suite.
Cette capacité à offrir des contrats aux élèves en apprentissage est pour moi un des sujets les plus importants. Cela permet cette année une augmentation du nombre des apprentis. Nous pouvons faire mieux mais le message que vous souhaitez que nous fassions passer est passé et continuera à passer, notamment au travers de campagnes. Nous avons d'ailleurs lancé une campagne de promotion de l'enseignement professionnel qui inclut la dimension de l'apprentissage.
À mes yeux, votre amendement est donc satisfait. C'est pourquoi l'avis est défavorable.