Ma deuxième remarque concerne le mot « émancipation ». Il s'agirait, selon Mme la rapporteure, de s'émanciper de la famille ; mais la famille, ce n'est pas une malédiction ! C'est même souvent une bénédiction ; c'est le lieu où l'on se retrouve, où l'on peut partager les joies comme les épreuves. Nous ne partageons pas votre vision négative de la famille et, au mot « émancipation », nous préférons celui d'« épanouissement ». Un enfant peut s'épanouir avec ce qui lui est donné ; et ce qui lui est donné, c'est sa famille.
De temps à autre, il est vrai, les familles ne sont pas à la hauteur ; mais c'est, là encore, une exception. Demandez-le à nos compatriotes : la famille est le lieu où, bien souvent, ils trouvent refuge et réconfort, lorsque survient un accident de la vie, lorsqu'ils se retrouvent au chômage ou font face à des maladies, à des épreuves.
C'est là notre différence de fond : vous voulez émanciper les enfants de leurs familles, quand nous voulons qu'ils s'y épanouissent. Deux visions de l'école s'opposent donc, et nous assumons la nôtre.