Permettez-moi tout d'abord, monsieur le ministre, de vous dire combien nous apprécions votre volonté de remettre les apprentissages fondamentaux au coeur de l'école de la République. Si, de temps en temps, nous sommes conduits à vous secouer un peu, il nous faut aussi reconnaître quand les choses vont dans le bon sens. Il est capital que nos enfants sachent lire, écrire, compter et respecter les autres.
Puisque cet article traite de l'inclusion des élèves en situation de handicap, je voudrais évoquer quelques exemples concrets.
J'ai rencontré cette semaine les parents d'élèves et le maire de la commune de Lalevade-d'Ardèche, un département que vous connaissez désormais bien.
L'école de cette commune, qui compte quatre classes, s'est vu retirer un poste, car ses effectifs se trouvent en dessous du seuil décidé par le directeur académique des services de l'éducation nationale. Pour quatre ou cinq élèves qui manqueront à la rentrée prochaine, vous prenez une décision qui touchera d'abord les élèves les plus fragiles. je veux parler des neuf enfants en situation de handicap notifiés par la maison départementale des personnes handicapées. Telle est la réalité du terrain.
La qualité de l'enseignement risque aussi d'être affectée par cette décision, qui fragilisera l'organisation de l'aide aux devoirs et remettra en cause la passerelle avec la crèche, un dispositif qui fonctionne bien dans cette petite commune d'un peu plus de 1 000 habitants. Nous sommes ici bien loin des froides statistiques départementales et nationales.
De même, à Lablachère, la suppression d'un poste d'enseignant est envisagée, alors que la commune vient de financer l'extension et la rénovation de l'école sans aide de l'État.
Faute de moyens, le réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté – RASED – ne peut offrir aucun accompagnement aux 107 enfants en difficulté de ce secteur des Cévennes ardéchoises.
Alors, parlons d'inclusion dans ce projet de loi, et faisons des élèves les plus fragiles, souffrant de handicaps ou de difficultés scolaires avérées, une priorité de la Nation.