Je suis tout à fait disposé à débattre de ce sujet, mais pas maintenant. Notre échange est très significatif. Il me donne l'occasion de souligner l'importance de l'autocensure. Vous savez combien l'état d'esprit compte en la matière. C'est la raison pour laquelle j'appelle à la responsabilité dans les discours. Les mots, qu'ils soient les vôtres ou les miens, jouent un rôle majeur. Si vous ancrez dans l'esprit des élèves que les réformes accentuent les inégalités, même lorsque ce n'est pas le cas, ils s'en persuadent et in fine, vous bridez leurs ambitions. C'est un fait.
Les chiffres de Parcoursup sont à la disposition de tous : le nombre d'élèves issus des académies de Créteil et de Versailles et admis dans des établissements dans Paris a augmenté de 65 % par rapport à l'année dernière. C'est considérable.
L'exemple que vous donnez, madame Pau-Langevin, est très intéressant à plusieurs égards. D'abord, nous avons toujours dit que le dispositif avait vocation à progresser perpétuellement – c'est vrai cette année et cela le sera certainement les années suivantes. Nous apportons des modifications en nous appuyant sur ce que nous constatons – cela me paraît être de bonne politique.
Ensuite, la mesure que vous évoquez est historique. L'idée de faire des trois académies une seule n'est pas née avec Parcoursup, elle répond à un problème d'organisation générale largement antérieur. Sa concrétisation à l'occasion de Parcoursup constitue un progrès social considérable.
C'est une raison supplémentaire pour ne pas répandre dans les académies de Créteil et de Versailles l'idée d'une relégation. C'est tout le contraire. J'aime à le répéter – je l'ai fait dans le débat sur l'action de l'État dans l'exercice de ses missions régaliennes en Seine-Saint-Denis : le taux d'accès à l'enseignement supérieur des élèves de Seine-Saint-Denis est supérieur à la moyenne nationale, notamment du fait de la présence de deux universités.