Allonger la durée de l'instruction obligatoire, publique, laïque et gratuite est une mesure que nous soutenons et que nous avions d'ailleurs défendue au cours de la campagne électorale. Nous sommes même favorables à ce que cette instruction publique, laïque et obligatoire se fasse de 3 à 18 ans, parce qu'il nous semble, pour les raisons qui ont déjà été exposées, qu'il faut donner aux enfants, depuis le très jeune âge jusqu'à 18 ans, tous les outils de socialisation, d'instruction et d'éducation que fournit l'éducation nationale.
Néanmoins, si nous percevons positivement cet article, nous voudrions que le Gouvernement et la majorité fassent preuve d'une plus grande cohérence, notamment s'agissant des moyens, en particulier humains, qui seront accordés pour assurer l'éducation et l'accompagnement des enfants scolarisés. Or, malheureusement, ce que nous constatons sur le terrain – et je pense que je ne suis pas la seule à être interpellée par des parents, des enseignants ou des équipes éducatives à ce sujet – , c'est la fermeture de classes, y compris dans le préélémentaire. Par exemple, dans ma circonscription du XIXe arrondissement de Paris, une classe de l'école préélémentaire de la rue de Palestine va fermer, ce qui signifie, très concrètement, qu'il y aura une classe en moins à la rentrée prochaine et que les élèves seront répartis dans les autres classes, ce qui compliquera les choses pour les enfants et rendra le travail d'accompagnement plus difficile pour les professeurs, car cela ne permettra pas que les enfants les plus en difficulté bénéficient d'un accompagnement et cela annulera, d'une certaine manière, les effets positifs – que nous souhaitons – de l'allongement de la durée de l'instruction. Et cela, c'est une réalité durant tout le parcours scolaire.