L'abaissement de l'âge de la scolarité obligatoire à 3 ans est la mesure phare du projet de loi. Si l'on peut considérer qu'elle va dans le bon sens en ce qu'elle consacre un allongement du tronc commun, favorisant ainsi l'égalité des chances, ce jugement doit être relativisé dès lors que 97 % des enfants de 3 ans sont d'ores et déjà scolarisés.
On peut aussi s'interroger sur les efforts qui l'accompagneront pour renforcer les enseignements de l'école maternelle. La question des contenus et des moyens associés à ces écoles n'est pas abordée. Or le constat est clair : en CP, 23 % des élèves ont, en début d'année, des difficultés à reconnaître les lettres et leur son, et 8 % ont du mal à reconnaître les nombres qu'on leur dicte.
Pour aller au bout de la démarche, il conviendrait de commencer l'enseignement de l'écriture et de la lecture à l'école maternelle. Les neurosciences montrent en effet que le développement cérébral de la zone du langage atteint son maximum entre 3 et 6 ans. Il importe donc, pour l'acquisition des compétences langagières, de stimuler très fortement les jeunes enfants lorsqu'ils sont en maternelle : ce serait déterminant pour leur réussite dès les premières années du primaire.