Nous sommes très favorables à l'instruction obligatoire à partir de 3 ans, et nous voterons contre les amendements de suppression que défendent nos collègues du groupe Les Républicains.
Nous avons des raisons très objectives de soutenir ce qui constitue une bonne mesure. Lorsque j'étais maire de Sarcelles, nous accueillions les enfants dès 3 ans, et même en deçà, en toute petite section. Dans les quartiers populaires en particulier, nous avons pu voir que cette démarche était bénéfique aux enfants, favorisant éducation, sociabilisation et apprentissage.
De plus, elle satisfait tout le monde. Je n'ai jamais rencontré un seul parent, un seul enseignant qui explique qu'un apprentissage si précoce est négatif. Tous les constats attestent d'un effet positif de la mesure.
Je tiens toutefois à préciser, monsieur le ministre, que vous rencontrerez quelques difficultés de mise en oeuvre. Je vous donne un exemple très précis : hier lors d'un conseil d'école, j'ai constaté que, dans une école maternelle récente financée par l'Agence nationale pour la rénovation urbaine, le dortoir ne comptait que cinquante places alors que quatre-vingts élèves étaient inscrits en toute petite section et en petite section. S'ils doivent être obligatoirement présents dans l'après-midi, on rencontrera des problèmes techniques et pratiques. Il faudra se montrer pragmatique, par exemple en permettant que les parents viennent chercher leur enfant dans la journée.
Je me suis aussi intéressé aux textes régissant les ATSEM. Il est prévu que « toute classe maternelle doit bénéficier des services d'un agent communal occupant l'emploi d'agent spécialisé des écoles maternelles et des classes enfantines ».