Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mercredi 13 février 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Il s'agit d'un amendement de repli puisqu'il ne propose de supprimer que la mention : « de tout sexe », sachant qu'elle n'apporte évidemment rien à l'article.

Monsieur le ministre, vous avez rappelé en commission qu'il fallait veiller à respecter une forme juridique concise. La formule « chaque enfant » concerne aussi bien les filles que les garçons, nul besoin de le préciser.

Vous avez également attiré l'attention sur le risque de catégorisation inutile lié à ce type de rédaction. On ne peut énumérer dans la loi toutes les catégories auxquelles pourraient appartenir les enfants. Je comprends que certains craignent d'éventuelles inégalités entre les filles et les garçons à l'école maternelle, et c'est pourquoi je me permets de défendre tout de même mon amendement. Vous avez d'ailleurs déclaré qu'il est important que la République rappelle qu'il faut aller à l'école maternelle alors même que certains ont la conviction que les petites filles pourraient y aller moins que les petits garçons.

Je m'interroge sur la cible d'un tel propos, mais je crois qu'il faut être réaliste et voir les choses en face : la scolarisation des petites filles ne sera pas mise en danger par la suppression de cette mention. Les chiffres montrent que les résultats des filles ne sont pas moins satisfaisants que ceux des garçons. Bien au contraire, selon votre ministère, elles sont plus nombreuses à maîtriser les compétences de base du français à la fin du CE1 et ont un niveau équivalent en maths à la même période – les filles sont d'ailleurs plus nombreuses à obtenir une mention au bac. Ce genre d'artifice législatif est donc incapable de lutter contre les inégalités.

Il serait plus profitable de se concentrer sur des problèmes ayant des enjeux réels, comme le harcèlement scolaire ou la scolarisation des enfants handicapés qui concernent d'ailleurs tous les enfants, filles comme garçons.

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