Je suis moi aussi d'accord sur le principe ; mais il faut également réfléchir à sa mise en oeuvre. Dans certaines communes, en particulier en région parisienne, il y a des bidonvilles, qui comptent parfois plusieurs centaines d'habitants, et parfois des centaines d'enfants. Régulièrement, des associations viennent voir les maires des communes concernées en leur demandant l'inscription à l'école – du jour au lendemain – de cinquante, soixante, cent enfants !
Une centaine d'enfants, cela fait quatre classes entières ; or les classes sont déjà pleines. Les maires ne refusent pas les inscriptions pour le principe ! Ils ne savent simplement pas comment faire.
L'État se montre ici d'une grande générosité : c'est le DASEN qui décidera ! Mais qui assumera financièrement cette décision ? L'État réquisitionne des locaux et laisse les bidonvilles se développer pendant des mois. Rappelons que ces bidonvilles ne se trouvent pas à Neuilly ou dans les beaux quartiers parisiens… Ils s'implantent dans les communes les plus pauvres de notre pays, en Seine-Saint-Denis ou dans l'est du Val-d'Oise, c'est-à-dire dans des villes qui n'ont pas les moyens d'accueillir ces nouveaux élèves. Et on dit aux maires de ces communes de s'occuper des enfants – bien – et de financer tout cela !
Qui assure la dignité de ces personnes ? Qui paye ? On crée des charges importantes pour ces communes pauvres, mais l'État s'en lave les mains et refuse d'aborder le problème. Cela ne me paraît pas une bonne solution.