Chacun l'aura compris, il s'agit d'un amendement très important, qui s'inscrit dans la suite logique du plan pauvreté. Je salue le travail préparatoire accompli sur ces sujets par Olivier Noblecourt ainsi que par la députée Fiona Lazaar.
Cet amendement, qui est donc le fruit d'une réflexion collective, est porteur d'un progrès majeur qui, après les enfants de 3 ans, concerne cette fois, à l'autre bout de la chaîne, les jeunes de 16 à 18 ans. Il ne s'agit pas d'étendre l'instruction obligatoire jusqu'à 18 ans, mais d'instaurer une obligation de formation pour ces jeunes.
C'est essentiel, car cela permet de mobiliser toutes les structures adéquates, c'est-à-dire l'ensemble des établissements du second degré – en particulier les lycées professionnels – mais aussi d'enseignement agricole, d'enseignement privé sous contrat, d'enseignement supérieur ou d'apprentissage, pour tout jeune qui ne serait pas en emploi, en service civique, ou en parcours d'accompagnement ou d'insertion sociale et professionnelle. En clair, il s'agit de ne laisser aucun jeune sur le bord de la route à un âge où il est primordial de ne pas déjà s'engager dans une logique d'exclusion. En rendant la formation obligatoire, nous serons assurés de lutter beaucoup plus efficacement contre le décrochage.
Nous attendons donc beaucoup de cette mesure, dont la mise en oeuvre aura un caractère interministériel très marqué : ce sera une nouvelle illustration de la capacité de travail en commun du ministère du travail, du ministère de l'éducation nationale, du ministère de l'enseignement supérieur et d'autres, dont le ministère de l'agriculture.