L'objet de cet article 5 quater, qui consiste à remplacer les mots « intellectuellement précoces » par les mots « haut potentiel », me semble poser plusieurs problèmes.
D'une part, autant la précocité intellectuelle peut être mesurée par des outils ad hoc, autant la notion de haut potentiel est beaucoup plus subjective. Je ne suis donc pas sûr qu'une quelconque amélioration terminologique soit apportée.
D'autre part, ce terme remet en cause le fondement même de l'éducation, dont l'objectif est de tirer l'ensemble des élèves vers le haut. L'on pourrait en déduire en creux que les élèves ne bénéficiant pas d'aménagements spécialisés seraient considérés comme ayant un faible potentiel. L'usage de l'expression « haut potentiel » est tout de même paradoxal dans une perspective de promotion de l'égalité des chances grâce à l'école de la République. Cela revient à développer une catégorisation qui, par ailleurs, n'est pas reconnue par les spécialistes de l'éducation. Ces derniers font davantage référence, selon leurs termes mêmes, à des enfants ayant des « dispositions intellectuelles de précocité ». Je m'interroge donc vraiment sur le bien-fondé de cette évolution terminologique.