Intervention de Jean-Michel Blanquer

Séance en hémicycle du jeudi 14 février 2019 à 15h00
Pour une école de la confiance — Article 5 quater

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Je souhaite, tout d'abord, répondre aux interventions précédentes. Une fois de plus, grâce à nos débats, nous avons l'occasion de préciser des points très importants sur le plan pédagogique et éducatif. Je veux vous rassurer : l'expression « haut potentiel » a la préférence des associations spécialistes de ce sujet.

Par ailleurs, la publicité donnée à ces débats est une bonne chose. Je sais à quel point les associations sont mobilisées sur ces questions, qui correspondent à des problèmes rencontrés par de nombreux parents.

Cette question nous renvoie aussi au décrochage scolaire, que nous avons abordé tout à l'heure, auquel peut conduire le fait d'être intellectuellement précoce ou à haut potentiel. De fait, l'expression « intellectuellement précoce » peut être source d'ambiguïté : elle amène très souvent les acteurs à penser que l'élève a des facilités et ne requiert pas d'attention particulière. C'est évidemment un grand risque, et les familles sont souvent confrontées à ce problème. Environ 20 % des élèves à haut potentiel réussissent assez bien scolairement tandis que les autres rencontrent des difficultés, précisément parce qu'ils sont différents.

Ce sujet est d'ailleurs à relier avec les enjeux de l'école inclusive : lorsque le système scolaire est capable d'accueillir toutes les différences – au titre du handicap, du haut potentiel ou à tout autre titre – , il démontre sa capacité à faire de la personnalisation des parcours. Il se montre ainsi de son temps en évitant tous les phénomènes d'exclusion, de décrochage scolaire, de non-inclusion – nous en reparlerons en évoquant l'école inclusive – ou d'exclusion des élèves à haut potentiel. Ces élèves peuvent parfaitement réussir si nous réussissons à personnaliser leur parcours.

Ce choix terminologique n'est pas le plus important, mais il tient compte du malentendu qui entoure cette question et montre que ce sujet est pris très au sérieux. La direction générale de l'enseignement scolaire travaille sur ces questions en lien avec les associations de parents, en lien aussi avec le monde de la recherche, de façon à ce que notre système scolaire soit de plus en plus adapté. L'école de la confiance est aussi et surtout synonyme de personnalisation des parcours, qui vaut pour les différentes dimensions que j'ai mentionnées.

Le coeur du présent amendement est de créer un chapitre additionnel intégrant la proposition de loi pour une école vraiment inclusive.

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