… j'ai pu écouter le débat. Je voudrais maintenant partager avec vous une expérience, avec l'espoir de vous arracher autre chose que des sarcasmes.
Aujourd'hui, j'étais sur le terrain – comme cela doit vous arriver souvent, monsieur le ministre – , plus précisément à Meaux, où j'ai rencontré des associations, visité plusieurs écoles qui accueillent des enfants en situation de handicap et participé à des tables rondes avec des acteurs du secteur.
Après cette journée passée sur le terrain, à rencontrer les familles, les AESH et les enseignants – vos enseignants, monsieur le ministre – , j'ai pu mesurer la différence entre les besoins qu'ils expriment et les évolutions permises par votre petit amendement. Je vous le dis sereinement : le fossé est abyssal !
Vous prétendez accomplir des avancées substantielles, mais il n'en est rien. Le recrutement des AESH en CDD de trois ans en est d'ailleurs un bon exemple. À propos d'autres corps d'État, le secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance soulignait ce matin, sur une grande radio, le problème posé par la précarité. Auprès d'une banque, un CDD de trois ans a la même valeur, qu'un CDD d'un an – c'est-à-dire qu'il n'en a aucune. Cette disposition n'enlève rien à la précarité du statut des AESH. En réalité, le problème ne réside pas dans la durée du contrat, mais dans sa sortie. Le problème, c'est la stabilité de l'emploi.