Me permettez-vous de poursuivre, monsieur Lambert ? Il ne s'agit pas d'opposer les langues régionales à la langue française, puisque la Constitution les reconnaît toutes. Néanmoins, je considère qu'il faut garder raison dans la défense des langues régionales. C'est d'ailleurs le sens des décisions du Conseil constitutionnel.
Il existe à l'évidence une singularité de la langue française. Or la revendication de la reconnaissance des langues régionales nous conduit parfois à oublier la nécessité de la défendre.
Pourquoi le faire ? Parce que son usage et sa maîtrise sont menacés à bien des égards.
Il est toujours difficile de légitimer la défense de la maîtrise de la langue française dans les textes de loi. Ainsi, dans le dernier texte sur l'enseignement supérieur que nous avons examiné, il n'a pas été possible de faire reconnaître que cette maîtrise devait être un des fondamentaux, un des prérequis pour accéder à l'enseignement supérieur.
Encore une fois, mon but n'est pas de m'opposer aux langues régionales, mais de rappeler que notre trésor commun est la langue française et qu'il nous faut inlassablement la défendre. J'espère que nous parviendrons un jour à lui donner un statut juridique pour empêcher certaines errances comme l'écriture inclusive, dont vous savez à quel point je la trouve dangereuse.