Hier, j'expliquais pourquoi nous souhaitions que cet article soit supprimé, du fait des inégalités et de la sélection qu'il renforce ou qu'il instaure. En commission, alors que nous donnions un cadre législatif aux EPLEI, nous avons tenté également de donner un cadre à cette mixité que vous vantez, mais vous avez refusé tous les amendements en ce sens. Je n'ai pas été convaincue par votre argument visant à faire confiance aux futurs recteurs : nous faisons confiance aux recteurs, mais nous sommes aussi des législateurs, et il est possible d'instaurer ici un cadre législatif.
Nous proposons donc, pour ouvrir le débat dans cet hémicycle, que ces établissements soient exclusivement créés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville – QPV. L'objectif serait à la fois de rendre ces territoires attirants – je préfère éviter le terme d'attractivité – pour une partie de la population qui n'y vit pas et de profiter à celles et ceux qui y vivent. En effet, le cadre législatif ne précise rien sur la sélection qui aura lieu.
Je ne suis pas opposée aux parcours spécialisés dans certains établissements. Je vis sur un territoire et dans un quartier où existe un lycée d'excellence – mais implanté dans un quartier prioritaire de la politique de la ville : la population peut pleinement profiter de sa présence, puisqu'il est dans la carte scolaire. Dans votre texte, on est hors carte scolaire. Lorsque j'entends les arguments sur l'attractivité d'un territoire, cela me fait toujours penser au principe du ruissellement culturel, ou économique. Mais je vis dans les Hauts-de-Seine, et j'ai vu ce que ça pouvait donner : on nous expliquait qu'il fallait attirer les populations les plus riches, et ce sont en fait les plus pauvres qui ont été exclus.