L'article 9 supprime le CNESCO pour le remplacer par le conseil d'évaluation de l'école. Monsieur le ministre, vous aviez affirmé qu'il n'y aurait pas de loi Blanquer mais, finalement, vous allez encore plus loin, puisque vous créez un « conseil Blanquer ».
Je demande donc la suppression d'une disposition qui soulève plusieurs problèmes. Tout d'abord, le conseil remplacé n'a été créé qu'en 2013 : depuis l'année 2000, cinq conseils différents se sont déjà succédé dans le même champ _ leur espérance de vie est bien courte. Il peut être intéressant d'élargir ou de préciser le cadre des évaluations de l'éducation nationale, mais a-t-on besoin pour cela de refonder totalement le dispositif existant ?
Ensuite, on voit mal comment cette évaluation pourra se faire « en toute indépendance », comme le précise pourtant l'article 9, puisque la composition de votre conseil d'évaluation laisse craindre un réel manque d'objectivité. Malgré ses imperfections, le Conseil national d'évaluation du système scolaire était composé de quatre parlementaires et de deux représentants du CESE _ Conseil économique, social et environnemental. Sa composition lui assurait donc une relative autonomie par rapport au ministère. Dans votre nouveau conseil d'évaluation de l'école, ce ne sont pas moins de dix membres sur quatorze qui seront choisis directement par le ministère _ parmi lesquels quatre représentants du ministre chargé de l'éducation nationale. Vous devenez ainsi juge et partie dans l'évaluation de vos propres méthodes.
Après la création ce nouveau conseil, il ne restera malheureusement que les évaluations internationales pour porter un regard indépendant sur notre école, alors qu'une évaluation objective est une condition indispensable pour améliorer notre système scolaire.