Nous n'avons pas la même lecture que vous du rapport de la Cour des comptes, monsieur le ministre. Je note au passage que nous avons des divergences avec ses préconisations, par exemple quand il demande des évaluations des élèves à chaque niveau de classe, à l'entrée et à la sortie, alors que nous proposons plutôt, quant à nous, des évaluations à la fin de chaque cycle pour mesurer notamment l'acquisition des savoirs fondamentaux et du socle commun de connaissances _ ce que le ministère est d'ailleurs plutôt en train de développer. Le conseil d'évaluation de l'école que vous êtes en train de créer s'apparente plus, comme la rapporteure l'a reconnu, à un comité ministériel de coordination des évaluations des politiques publiques éducatives, alors qu'une évaluation crédible suppose une indépendance vis-à-vis de l'exécutif, c'est-à-dire un regard extérieur. C'est la base de ce type d'évaluations. Le rapport de la Cour des comptes a insisté sur cette dimension en remarquant l'absence, aujourd'hui, d'une instance extérieure garante des méthodologies, et a souligné qu'il fallait en garantir l'indépendance, proposant même que sa composition soit constituée d'une équipe dirigeante de haut niveau, dont le président serait nommé par le Président de la République, aux côtés d'une autorité scientifique comprenant une représentation internationale importante, avec donc une composante significative du monde de la recherche. Ce n'est pas du tout le projet présenté par le ministère.